En 1153, l’église de Meinier est mentionnée pour la première fois dans une bulle du pape Eugène III confirmant les possessions du monastère de Saint-Jean-hors-les-Murs de Genève, qui dépendait de l’abbaye d’Ainay, près de Lyon. La lecture des comptes rendus des visites pastorales de la fin du moyen âge nous informe que l’église est placée sous le vocable de Saint-Pierre et que le curé n’est pas toujours résident. En 1443, il est établi à Annecy et paie un vicaire pour le remplacer dans ses fonctions à Meinier.
 Dès la fin du XVe siècle, une chapelle de la Vierge est signalée comme fondation d’un certain Jean Calabri de Corsinge. Nous apprenons également qu’une cave contiguë à l’église appartient à Jean Lance; la présence d’une telle construction adossée au sanctuaire ne semble pas plaire à l’évêque, mais la pension annuelle de six deniers payée par le propriétaire paraît être un argument pour maintenir cette annexe dans l’état.

Au cours de l’année 1536, l’armée bernoise prend possession du territoire de Meinier et de la région, la Réforme et établie dans la paroisse. Après la signature du traité de Lausanne en 1564, la région de Meinier retourne à la souveraineté savoyarde et c’est au XVIIe siècle que le village repasse au catholicisme. Un manuscrit signé de Jean-François de Sales indique que l’autel est consacré le 11 octobre 1611.

Première note Extrait du GUIDE DES MONUMENTS SUISSES (publié par la Société d’Histoire de l’Art en Suisse. Disponible à la cure de Meinier, 36 rte de Gy, 1252 Meinier.)

A Jussy, début 1536, l’église est dédiée à “Marie-Madeleine”.Jussy possède encore trois châteaux dont la résidence des Princes Evêques de Genève qui sera démoli par les troupes de l’armée bernoise…… Jussy est mentionné pour la première fois en l’an 1180 dans un acte de donation. Y figure la signature de Noble Frévard de Jussy, chanoine de Saint-Pierre.
Issue de famille noble, “Jeanne de Jussie” est religieuse au couvent des Clarisses, au centre de Genève (actuel palais de Justice). Jeanne tient la chronique du couvent, son livre “Le Levain du calvinisme” condamne les “méfaits” de la Réforme, il traite Farel de “chétif Faret” et évoque l’envers de la fête, c’est-à-dire tous les troubles et terreurs qui sont le lot de ces sœurs clarisses jusqu’à leur départ pour Annecy en 1530. (*André Corbaz “Un coin de terre genevoise. Mandement et chastelnie de Jussy-l’Evesque” Genève 1916. Réédité aux Ed. Slatkine Reprints, Genève 1993.

Durant 65 ans la région, avec le Chablais, changèrent 5 fois de prince. De la Savoie on passa sous les régimes genevois, bernois, savoyard de 1567 à 1589, de nouveau bernois avec un retour à la Savoie en 1589. Les bandes armées ratissaient le Chablais, des villages entiers étaient parfois rasés par le feu comme Lancy en 1593. Durant l’hiver 1585 on trouva des villageois expirant dans les champs. Ceux qui avaient de quoi faire du pain devaient faire le guet devant le four banal pour ne pas se le faire voler. Le pillage était de règle; plus un seul château ne subsistait à la fin du siècle. C’est dans ce contexte politique, tragiquement conflictuel que François de Sales exerça un ministère de charité et de conciliation au sud du Léman.

Yvonne Sommer-Dard